Le Retour à l'Église Scripturaire partie 1

Publié le par hilkija

Le Retour à l’Eglise Scripturaire 30/11/2004
Présenté par Gérald Caron
Frère dans la foi
Contact de l’auteur : geraldcaron2009@hotmail.com
 
 
 

Le Retour à l'Église Scripturaire

 

 

Avant-propos



Lorsqu’une personne vient à Christ, ses projets, ses plans personnels s’estompent peu à peu pour faire place à la volonté de Dieu. Trop longtemps hélas, les chrétiens ont vécu dans l’abattement, sans vision pour leur famille, leurs voisins, leur village, leur ville. Les « assemblées chrétiennes » ont leur part de responsabilité dans cet état lamentable de la chrétienté. Ces assemblées, étant refermées sur elles-mêmes, ont gardé à l’intérieur de leurs murs, le message de l’Évangile. Peu à peu, la religion s’est installée et les populations n’ont pas été rejointes par l’Évangile.

Le but de cet ouvrage n’est pas de blâmer les « assemblées chrétiennes » mais de faire prendre conscience aux chrétiens, du privilège qu’ils ont d’être sauvés. Ils sont des enfants de Dieu, ils ont été choisis par Dieu pour des oeuvres que Dieu a préparées d’avance.(Ephésiens 2 v. 10) La puissance de Dieu pour nous chrétiens, réside dans la prédication de la Croix. (1 Cor. 1 v. 2)

Quand un jour l’Apôtre Paul fut touché par Dieu, il abandonna son passé religieux. La Bible nous dit qu’il ne consulta ni la chair ni le sang (Galates 1 v. 16). Paul savait que ce qu’il avait reçu, il le détenait de Dieu et non des hommes. Si toi aussi, tu reçois de Dieu, si c’est conforme aux Écritures, alors marche avec cette révélation par la grâce de Dieu.

Il n’y a pas dans cet ouvrage, de recette pour l’évangélisation. Les recettes appartiennent au monde. Dieu est un Dieu d’ordre et nous retrouvons au sein même des Écritures, particulièrement dans les Actes des Apôtres et dans les Épîtres, toutes les avenues concernant l’évangélisation.

Puisse Dieu à travers cet ouvrage, nous révéler notre propre attachement à Sa Personne, nous faire réaliser l’importance de la communion fraternelle et nous convaincre de notre grande responsabilité auprès des âmes perdues de nos villages et de nos villes.

Comme au jour où Dieu nous a sauvés, ces mêmes Paroles de Dieu, dans Jérémie 29 v. 13, doivent nous revenir à chaque instant de notre vie à savoir : « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur ».


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Je veux adresser à mon épouse Nicole, ma compagne d’oeuvre et de combat, un merci spécial. Nicole fut précieuse dans la rédaction de cet ouvrage. En plus de m’avoir soutenu par ses prières et ses conseils dans la composition des textes, elle s’est montrée dévouée et patiente à rédiger au propre, ce document. Merci !

L’auteur,

Gérald Caron


Salutations en Jésus-Christ notre Seigneur

 

Par son obéissance, sa mort et sa résurrection, le Seigneur nous a tout donné : sa vie, sa paix et sa joie parfaite. L’Écriture dit : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ! Nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons, » (2 Cor. 4 v.13). Dans un désir de faire avancer l’Église de Dieu, nous avons entrepris, ma femme et moi, une oeuvre d’évangélisation auprès des gens de notre village. Aujourd’hui, avec joie et foi en Dieu, je vous en partage le cheminement. Ma prière est que Dieu puisse, selon son désir, donner à votre coeur du sens à mes paroles.

 

Ainsi, cette lettre concerne l’évangélisation de mon village. Si je partage ceci avec vous, c’est que je suis persuadé que Dieu désire accorder le salut aux gens de nos villages. Je me présente à vous comme un chrétien qui veut être à l’écoute de Christ. Selon Sa Parole, le Seigneur veut que nous soyons des témoins fidèles, des gardiens de sa Parole et des ambassadeurs de Christ. Notre rôle est d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et de faire des disciples. Vous comprendrez qu’il s’agit ici de l’oeuvre de toute une vie. Je crois que Dieu cherche dans chaque village, des hommes et des femmes prêts à porter leur croix pour Christ.

 

Cette oeuvre, puisqu’il faut l’appeler ainsi, est le fruit de convictions basées sur la connaissance de Jésus, sur l’enseignement des Apôtres à travers les écritures et sur la prière. Finalement cette oeuvre ne pourra être réalisée sans le ministère du Saint-Esprit et sans une foi inébranlable dans les promesses de Dieu.


Historique de cette oeuvre d’évangélisation.

 

Conversion.

 

J’ai connu le Seigneur en 1985. Âgé alors de 38 ans, vivant toutes sortes de difficultés, Jésus me trouva à travers cette confusion. Une série d’événements m’amena aux pieds de la croix et je pense que celui qui m’a le plus touché fut la présence d’un homme qui vint un jour me trouver alors que j’étais à faire des réparations à ma maison. Cet homme m’invita à me rendre sous une tente où était prêché l’Évangile. Je fus ému en voyant ce personnage sous un chaud soleil d’été m’offrir l’amour de Jésus. À travers son regard, son attitude, je fus saisi par l’amour de Dieu. Combien cet homme devait aimer Dieu pour porter vers des gens comme moi, des paroles d’espérance. Telle fut ma pensée !

 

Quelque temps après, je me suis approché de Jésus. J’ai découvert l’amour de Jésus pour moi et mon être tout entier venait d’être saisi par Lui. Hier, découragé, errant sans espérance, je réalisais aujourd’hui que Jésus m’aimait et qu’Il m’avait sauvé.

 

Pendant quelques années (environ 5 ans), j’ai fréquenté l’assemblée de Pentecôte de Rimouski. C’était une église qui grandissait rapidement. Plusieurs nouveaux chrétiens s’ajoutaient à cette jeune église. De plus, plusieurs fidèles des églises baptistes (pour des raisons doctrinales) s’étaient joints au mouvement de Pentecôte contribuant à son essor. Bien entendu, étant jeune chrétien, je ne pouvais réaliser le malaise qui sévissait au sein des églises chrétiennes, la communion fraternelle entre ces différentes églises était inexistante. Dans ce contexte d’ignorance, cette assemblée que je fréquentais, me semblait malgré tout, porteuse de beaucoup d’enthousiasme.

 

Ainsi, comme plusieurs chrétiens, j’avais un grand zèle pour l’Évangile. Dans ma famille, autour de moi, j’annonçais la Bonne Nouvelle. Souvent même, Jésus mettait sur mon chemin des gens misérables, malades, estropiés par la vie, la drogue, la boisson. J’étais ému par l’état de ces gens qui avaient une grande soif de l’Évangile. Je réalisais que Jésus est près de ceux qui ont le coeur brisé.

 

Une assemblée non-préparée.

 

J’amenais ces personnes à l’assemblée que je fréquentais chaque fois que c’était possible, je les visitais également. Je me rendis compte cependant que ces gens représentaient un fardeau pour l’assemblée et que parfois même, ces personnes n’avaient pas droit à l’attention et à l’amour dont Jésus parle. Cela m’attristait beaucoup et je me disais : comment une assemblée qui ne prend pas soin des démunis peut-elle servir Dieu ?

 

En même temps, je voyais des chrétiens animés d’un grand zèle pour répandre l’Évangile, pour la prière. Je voyais ces hommes et ces femmes de foi être freinés, être limités dans leur élan d’annoncer l’Évangile dans leur milieu. Je sentais bien que cette assemblée n’avait pas de direction précise concernant l’évangélisation et encore moins en regard du suivi auprès des nouveaux chrétiens. Ces nouveaux chrétiens avaient une faible foi et étaient souvent analphabètes. Je constatais une fois de plus que l’assemblée n’était pas préparée pour ce ministère. Les autorités craignaient de perdre le contrôle de l’assemblée et ne déléguaient aucune responsabilité.

 

Beaucoup de chrétiens s’ajoutaient à l’assemblée mais du même coup, plusieurs en sortaient. Il y avait comme un malaise. On aurait dit que l’assemblée était à bout de souffle. Elle ne pouvait suffire à la tâche. Les pasteurs avaient beau visiter les chrétiens, exhorter, prêcher la fidélité aux réunions, rien n’empêchait cette hémorragie. Je fis personnellement part de mon inquiétude aux pasteurs de l’époque. Ceux-ci apportèrent des explications qui ne me rassurèrent pas. Je trouvais qu’ils prenaient cet exode avec légèreté sans chercher les causes profondes. Oui, il y a des chrétiens faibles, des chrétiens nonchalants, des chrétiens non consacrés ! Cela a marqué toutes les époques. Mais pourquoi ces chrétiens quittaient-ils l’assemblée ? Pourquoi n’avaient-ils pas trouvé ce qu’ils cherchaient ?

 

Le temps passa. Pourrais-je penser amener mes voisins, mes frères et soeurs de chair dans une assemblée qui était elle-même malade ? Une assemblée qui était géographiquement loin de mon village et qui avait peu à donner aux nouveaux chrétiens ! Une assemblée sans vision, qui était comme un enfant qui a grandi trop vite et qui était malhabile dans sa démarche, dans ses mouvements.

 

Les villages en détresse, un espoir à l’horizon.

 

J’ai prié le Seigneur et je L’ai supplié de m’aider à comprendre le sens de tout cela. C’est alors que le Seigneur me montra la détresse des gens de mon village : mes voisins, ceux qui habitent les rangs, les pauvres, les malades, les gens âgés et je compris qu’espérer les amener tous à l’assemblée de Rimouski était une cause perdue ! Ces gens avaient droit au salut de Jésus mais on avait mis une condition : il fallait aller à l’assemblée régionale de Rimouski. Autrement, pas de salut possible... C’est comme si on avait enfermé l’Évangile dans une boîte. Christ était inaccessible à tous ces gens de mon village ainsi que ceux de nombreux villages voisins.

 

Au fond de moi-même, il y avait un grand combat. L’Église dans le sens d’assemblée de croyants était quelque chose de bien réel dans la Bible. Pourtant ! Je demandai au Seigneur de m’aider à comprendre, puis un jour Il m’éclaira. Jamais l’Évangile ne se répandrait dans un tel contexte d’assemblée régionale. Cela était une structure des hommes. Dans la Bible, une telle structure n’existait pas.

 

Je relus les Actes des Apôtres, puis les Épîtres. Tout concordait : l’Église devait être locale. Je compris que mon Église d’appartenance n’était pas à Rimouski ni ailleurs, mais à Saint-Donat. Je compris alors que lorsque je vins au Seigneur, j’appartenais à l’Église de mon village. Ma femme et moi étions des membres de l’Église de Saint-Donat, car nous habitions là. Jésus dit : « car là où deux ou trois sont assemblés en mon Nom, Je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18, v 20). Donc, nous étions ma femme et moi l’Église de Saint-Donat.

 

Les écritures non comprises par les pasteurs des assemblées régionales.

 

Nous étions donc, l’Église de notre village. Cela, les pasteurs de l’assemblée de Rimouski ne l’avait pas compris. Je ne leur en fait pas de reproche. Ils auraient dû nous dire : « Vous êtes de l’Église de Saint-Donat, vous appartenez à cette Église, vous êtes nos frères et nos soeurs mais vous faites partie de l’Église de Saint-Donat. Maintenant, restez chez-vous, vous devez travailler, témoigner autour de vous, faire en sorte que cette Église grandisse ! » Hélas ! ils ne l’ont pas dit. On avait retiré les frères et les soeurs (les lumières) du village et on les avait « cachés » dans un même lieu avec les autres frères et soeurs qu’on avait également sortis de leur village respectif.

 

Quelle erreur ! En voulant centraliser, réunir tous les chrétiens sous un même toit, on a privé les villages de l’Évangile, on a limité l’accès à Christ à des dizaines, des centaines, des milliers de personnes. Bien plus, on a enfermé des chrétiens dans des dénominations sectaires divisées les unes des autres et pire, on a étouffé le ministère du Saint-Esprit.

 

Voilà pourquoi tant de chrétiens étaient bouleversés. Ces gens qui venaient au Seigneur dans un état lamentable, se retrouvaient au milieu d’une assemblée en pleine crise, une assemblée qui n’allait nulle part, une assemblée qui était non conforme à l’Église scripturaire et qui avait fait ses propres règles et qui en même temps, s’était mise des barrières. Voilà la voie et l’erreur de toutes les dénominations évangéliques.

 

Retourner les chrétiens à leur localité respective et par conséquent à leur Église respective, aurait été la solution ultime et biblique à la propagation de l’Évangile.

 

Certains diront : « Oui mais il n’y avait pas d’église chrétienne dans ces villages, comment ces chrétiens auraient-ils pu survivre? » Non ! Comprenons nous bien ! Ces chrétiens étaient justement l’Église ! Ils étaient l’Église. N’oublions pas : l’Église, ce sont les croyants. Dès que dans un village, il y a des conversions à Christ, il y a une Église. C’est Dieu qui l’atteste.Combien de frères et de soeurs se sont découragés parce qu’ils ne parvenaient pas à comprendre ce que j’explique aujourd’hui ! Ces frères et soeurs se sont retirés des assemblées régionales parce que ce n’était tout simplement pas leur Église, ils n’appartenaient pas à cette Église, ils ne s’y sentaient pas chez-eux, ils étaient comme des invités qui tardent à partir et qui finalement quittent. Ces frères et ces soeurs n’ont pu s’expliquer à eux-mêmes, ni comprendre ce que j’exprime aujourd’hui. Ils sont maintenant errants ici et là dans les villages. Après qu’ils eurent quitté ces assemblées dites régionales, on les a rejetés et on a négligé de les traiter comme des membres de la grande famille de Dieu. Ce qui manquait à ces gens abandonnés, c’était de croire qu’ils étaient des enfants de Dieu au même titre que tous les autres, qu’ils avaient la Vie Éternelle, qu’ils appartenaient à leur communauté locale et cela, même s’ils n’étaient qu’une famille ou deux ou trois, qu’ils avaient un lieu d’appartenance, qu’ils étaient eux-mêmes l’Église de leur village. Personne n’a pu leur dire cela...


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Nous étions en 1989, c’est à cette époque et dans ce contexte, que je racontai au pasteur de l’assemblée de Pentecôte de Rimouski, ce qui brûlait dans mon coeur. Je partageai naïvement ce qui suit au cours d’une soirée, chez un frère à Mont-Joli. À peu de choses près, voici les grandes lignes :

· Dieu veut que nous soyons des lumières dans nos villages;

· Comme chrétiens, nous avons la responsabilité d’annoncer l’Évangile;

· Chaque chrétien se doit de marquer son époque, son milieu par des attitudes, des comportements et des sentiments qui sont en Jésus-Christ ;

· Chaque village doit avoir un lieu où se fait de l’évangélisation pour les inconvertis ;

· Cette oeuvre auprès des inconvertis sera constante, régulière et sans relâchement ;

· Cette oeuvre d’évangélisation sera fondée sur la foi en Dieu et en Jésus-Christ qui a tout accompli ;

· Nous devons annoncer Christ, non une dénomination (Actes 8 v 5) ;

· Dieu se chargera de convaincre les gens par son Saint-Esprit ;

· Les nouveaux convertis seront enseignés selon l’Église scripturaire à savoir :

- Les nouveaux convertis n’ont pas à chercher une église, ils sont eux-mêmes l’Église de leur localité ;

- Ils seront des lumières dans leur milieu et annonceront l’Évangile dans leur famille, à leurs voisins ;

- Ils se réuniront dans une maison pour prier, louer le Seigneur et apprendre l’ A-B-C de la vie chrétienne ;

- Quand les chrétiens seront trop nombreux dans cette maison, une nouvelle maison sera ouverte et ainsi de suite ;

- Toutes ces assemblées-maison, à l’intérieur des limites de la municipalité, abriteront les chrétiens de la localité, c’est-à-dire, l’Église locale ;

- Chaque assemblée-maison veillera au bien-être de chaque chrétien ;

- Des anciens (surveillants) seront établis parmi les groupes de chrétiens, ils seront des personnes fiables, responsables qui veilleront au bien-être du troupeau,. Ils ne domineront pas le troupeau mais seront des serviteurs de tous (Actes 20 v 28) ;

- Ces anciens ne seront pas un fardeau pour les chrétiens. Leur mandat sera de donner, non de recevoir et cela à tous points de vue (Tite 1 v 6 à 9) ;

- Les réunions se feront dans la simplicité où chacun (e) pourra partager, s’exprimer dans le respect et la confiance pour l’édification du groupe (1 Thess. 5 v 11) ;

- Finalement, ces réunions seront avant tout sous la conduite du Saint-Esprit sans structure préalablement établie, sans routine (Col. 3 v 16, Ephé. 5 v19, 1 Cor.14 v26) .

 

Naïvement, je partageai donc au pasteur de l’assemblée de Pentecôte les idées ci-dessus. Quand je lui partageai mon point de vue sur l’Église locale, j’étais tremblant. Comment allait-il prendre cela? Qu’allait-il penser de moi ? Malgré tout, je croyais sincèrement dans mon coeur, que mes propos tellement évidents en soi, seraient acceptés et partagés par le pasteur. À mon grand étonnement, je me trompais ! Après avoir terminé mon exposé, il me reprit avec colère et railleries et me dit que je voulais former ma propre Église, que je n’étais pas un pasteur, que je marchais tout croche (à ce moment là, je vivais des difficultés sur le plan familial), et que j’apportais de la division.

 

Cependant, tout ce que je venais de lui partager était conforme à la Parole de Dieu ! J’ai répliqué que cela ne m’intéressais pas d’être pasteur au sens où il l’entendait, que l’Apôtre Pierre était un homme sans instruction, sans cours biblique et que cela n’a pas empêché qu’il soit utilisé par le Seigneur.

 

Un constat bouleversant.

 

Le dimanche qui suivit, à l’assemblée de Rimouski, après avoir été montrés du doigt et traités comme des gens dangereux, ma femme et moi, nous avons compris que le pasteur n’avait pas « reçu » nos propos. Nous constations que nous ne pourrions jamais mettre de l’avant ce que Dieu avait mis dans nos coeurs pour notre village, dans le cadre d’une telle dénomination...

 

Certes, nous aurions pu demeurer à cette assemblée en renonçant à cette vision de l’évangélisation, mais, constatant que nous n’y renoncerions point, le pasteur convoqua les responsables et nous jeta dehors de cette assemblée.

 

C’est dans un tumulte indescriptible et inqualifiable que nous avons quitté cette assemblée. Nous avons compris dans les jours qui suivirent, qu’il nous faudrait dorénavant prêcher Christ et seulement Christ. Ce n’était pas facile à accepter, à comprendre. En fait, il n’y avait rien à comprendre ! C’était la volonté de Dieu. Sans doute, nous mettait-Il à part... Jamais nous n’aurions pensé en arriver là. Nous voulions être utiles à cette assemblée. On nous avait prêché qu’il fallait prier pour recevoir de Dieu une vision pour l’évangélisation. Quand elle vint, les autorités ne la reçurent point. D’abord très attristés (ma femme et moi et nos enfants), Jésus nous consola et nous montra que cette voie, celle de l’Église locale, était la sienne et que chaque jour de notre vie Il serait à nos côtés.

 

Dieu console ses enfants.

 

Pendant toutes ces années où Dieu nous a conduits au désert, le Seigneur nous apporta beaucoup de consolations. Nous avons pu expérimenter la grâce du Seigneur qui n’abandonne pas ses enfants. Les consolations, venant de Dieu furent pour ma femme et pour moi, de grandes bénédictions.

 

Nous nous sentions aimés de Dieu, enveloppés de sa grâce. Le Seigneur permit que nous rencontrions des frères et des soeurs qui avaient vécu cette même solitude. Ils nous encouragèrent à conserver notre vision pour l’évangélisation et à persévérer dans cette voie. Nous remercions Dieu pour une soeur qu’Il plaça sur notre chemin. Elle fut dévouée, compréhensive, nous soutenant en prières, nous visitant. Ce soutien fraternel nous aida beaucoup pour ne pas sombrer dans le désespoir. Que le Seigneur bénisse cette soeur abondamment avec toute sa famille. Elle fut pour nous comme « Jonathan » auprès de David (1 Samuel 18) ; sa loyauté ne fit jamais défaut, elle est toujours fidèle !

 

De plus, Dieu fit que des livres écrits par des hommes de Dieu, des biographies d’hommes de Dieu se retrouvèrent entre nos mains. Des livres où l’on voit des hommes marcher par la foi, s’accrocher aux promesses de Dieu et expérimenter qu’Il est toujours vivant. Ces hommes de foi avaient reçu à la lumière des Écritures, cette révélation concernant l’Église. Je réalisais à la lecture de ces écrits, que Dieu m’avait aussi montré ces lumières. Une révélation que mon épouse avait aussi reçue, ainsi que d’autres frères et soeurs. Aujourd’hui, nous réalisons que c’est le Saint-Esprit qui distribue à travers les âges et les lieux et cela, à quiconque cherche de tout son coeur, une telle révélation. Tout chrétien peut recevoir cette révélation, concernant l’Église locale, en abandonnant les barrières dénominationnelles et en ouvrant tout grand son coeur à la simplicité de

 

l’Évangile qui est en Jésus-Christ.

 

Malheureusement, aujourd’hui, on ne retrouve plus (ou difficilement) de tels livres dans les librairies chrétiennes et c’est dommage. Pourtant, ce sont des trésors de la foi des siècles passés. Nous avons tellement besoin de modèles de foi, d’exemples de persévérance...


Un retour à l’Église locale : la solution pour nos villages.

 

Dans le Nouveau Testament, dans les Actes plus précisément, l’Église est avant tout locale. Lorsqu’on parle de l’Église de Jérusalem on parle de tous les croyants de Jérusalem. Étaient-ils rassemblés dans un même lieu ? Pas du tout ! Ils se réunissaient ici et là dans des maisons. À ce moment là, l’Église n’était pas une bâtisse mais un groupe de croyants.

 

Il ne fut jamais question d’église régionale ou de chrétiens de Jérusalem assemblés sous un même toit. Lorsque « Saul de son côté ravageait l’Eglise, » le mot église avait un grand « E » et représentait les croyants de l’Église de Jérusalem. La suite du verset dit : qu’il ravageait « pénétrant dans les maisons ». Comme on peut le voir, Saul s’attaquait aux chrétiens non pas d’une bâtisse, mais d’une Église, celle de Jérusalem formée de croyants qui eux se réunissaient dans les maisons. Le mot église au sens de bâtisse n’apparaît pas dans le Nouveau Testament. Ce concept est apparu au 3ième siècle après Jésus-Christ.

 

Ainsi, moi Gérald Caron et mon épouse Nicole Proulx, nous sommes pour ainsi dire l’Église de Saint-Donat. Nous formons cette Église selon la Bible. Plus encore, à Saint-Donat, il y a d’autres frères et soeurs qui fréquentent des assemblés d’ailleurs exemple : Rimouski, Mont-Joli. Même s’ils n’en sont pas conscients, ces frères et soeurs (que je considère comme tels) appartiennent d’abord à l’Église de Saint-Donat et en cela devant Dieu, ils ne peuvent s’y soustraire. La première responsabilité de ces frères et soeurs en est une auprès de leur communauté chrétienne locale. Si nous ne distinguons pas, dans notre village, le Corps de Christ, (les frères et les soeurs) comment peut-on dire que nous aimons Dieu ? voir 1 Jean 3 vs 14-15.

 

Par exemple : Si j’ai un frère ou une soeur qui m’écrit et qui me demande en terminant sa lettre de saluer l’Église de Saint-Donat, qui devrais-je saluer ? Si je ne suis pas sectaire, je devrai saluer tous les chrétiens sauvés par grâce peu importe la dénomination qu’ils fréquentent (Baptiste, Pentecôtiste, Frères en Christ etc...) et cela peu importe si leur assemblée est à l’extérieur des limites de Saint-Donat. Je devrais saluer ces frères et soeurs car ils demeurent à Saint-Donat et qu’ils font partie d’abord de l’Église de Saint-Donat. Rappelons que l’Église de Saint-Donat, est constituée des croyants de Saint-Donat, sauvés par grâce. En Christ nous nous devons de les considérer comme tels. Que ces frères et soeurs ignorent cet état de choses, cela ne change rien au fait qu’ils appartiennent à l’Église de Saint-Donat et que leur premier souci devrait être de favoriser la communion fraternelle dans leur propre localité.

 

Ainsi, dans le contexte des dénominations et des églises régionales, on comprendra que si on me demandait de saluer les frères et soeurs de Saint-Donat ou l’Église qui est à Saint-Donat, je me sentirais quelque peu mal à l’aise. D’abord, je ne les connais pas tous intimement, deuxièmement, il faudrait que je leur explique tout ce que j’écris en ce moment, troisièmement certains pourraient même penser que je veux diviser leur assemblée. Comprenons donc que toute la confusion et l’esprit sectaire qui existent aujourd’hui dans le milieu chrétien, ne rendent pas facile la communion fraternelle, le témoignage chrétien et l’accomplissement de ces paroles de Jésus : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13, v. 35).

 

L’Église locale apparaît comme la seule et véritable solution à l’évangélisation de nos villages. C’est la voie biblique citée en exemple par Dieu Lui-Même. Bibliquement, les chrétiens des villages ont une grande responsabilité. Ils se doivent, en plus d’avoir un témoignage exemplaire pour Christ, d’annoncer la Bonne Nouvelle et de s’occuper personnellement de faire des disciples, de ceux qu’ils conduisent à Christ. Ainsi, l’évangélisation n’est pas seulement la responsabilité du pasteur ou d’un groupe restreint d’individus. C’est la responsabilité de tout chrétien, selon ses capacités, ses dons, les lumières qu’il a reçues. Nul n’est mis de côté. Chacun y va selon la direction de l’Esprit et c’est le Seigneur qui dirige et qui bâtit son Église selon l’enseignement qu’IL a donné à ses Apôtres.


Caractéristiques de l’Église locale.

 

Voici quelques caractéristiques concernant l’Église locale que tout chrétien devrait connaître :

 

- * Jésus est le chef de l’Église qui est son Corps. Nous les chrétiens, nous formons le Corps de l’Église. Nous ne pouvons, sur la terre, tous nous assembler dans un même lieu. Dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons qu’une manière et une seule de diviser l’Église en églises, et cette manière établie par Dieu a pour base la différence de lieu (de localité);

- * Qu’est-ce qu’une Église selon de Nouveau Testament ? Ce n’est ni un bâtiment, ni une salle d’évangélisation, ni un centre de prédication, ni une mission, ni une oeuvre, ni une organisation, ni un système, ni une dénomination, ni une secte. C’est le rassemblement pour l’adoration et la prière, la communion et l’édification mutuelle de l’ensemble du peuple de Dieu à un endroit donné. Ce rassemblement s’effectue du fait qu’il s’agit de chrétiens du même endroit;

- * Tous les chrétiens qui vivent dans un même lieu que nous, appartiennent à la même Église que nous et nous n’oserions en exclure aucun;

- * Nous devons reconnaître comme frères et soeurs et comme membres de l’Église locale tout enfant de Dieu qui vit dans notre localité;

- * À localité unique, Église unique;

- * Il n’y a dans l’Écriture pas d’autres églises que les églises locales;

- Bref, si nous croyons que l’Église est locale et que c’est le rassemblement des croyants d’un même lieu, il convient de nous demander comment cette Église peut-elle naître ? Comme je le disais plus tôt, dès que dans un village X, une localité X, il y a conversion à Christ, nous avons là l’embryon d’une Église.

 

Jésus a dit : « Car là ou deux ou trois sont assemblés en mon nom, Je suis au milieu d’eux. » (Matth. 18 v. 20).

 

Notons ici le mot « assemblés » qui veut dire réunis, être en communion; notons aussi la présence de Jésus : présence tout aussi importante et entière que s’il y avait 50 ou 100 chrétiens assemblés.

 

Il y a donc dans ce village X, une Église qu’on appelle l’Église de (nom du village). Pourquoi est-ce une Église ? C’est parce que ce sont des chrétiens qui la forment. Quand l’Apôtre Paul dit dans Romains 16 ,vs 3 à 5 : « Saluez Prisca et Aquilas, nos compagnons d’oeuvre en Jésus-Christ..Saluez aussi l’Église qui est dans leur maison », Paul dit en réalité de saluer les chrétiens qui se réunissaient dans cette maison. Donc, ce sont les chrétiens qui sont l’Église.

 

Comment en arriver à cela ?

 

Rares sont les villages où il n’y a pas de chrétiens. Par conséquent, il y a un embryon d’Église dans chaque village. Rappelons que les chrétiens sont l’Église. Le problème ce n’est pas de former cette Église, elle existe déjà. Le problème, c’est d’amener cette Église à se réunir. Plusieurs chrétiens ne voudront pas. La raison principale est qu’ils vont déjà dans une autre assemblée ailleurs. Par amour, leur parler de l’Église locale, c’est très bien ! Cependant, insister pourrait les rendre mal à l’aise et leur laisser croire que nous apportons la division. Allons-nous, nous attarder à les convaincre ? Pas du tout ! Nous croyons qu’on n’a pas à le faire. Notre mission est d’aller vers les inconvertis et eux, nous devons les enseigner selon l’Église scripturaire. Ces nouveaux chrétiens apprendront très vite qu’ils sont l’Église de leur village et que c’est là qu’ils doivent se réunir et que c’est là, dans ce village particulièrement, qu’ils doivent amener l’Évangile.

 

C’est en agissant ainsi, que nous renverserons la vapeur... Dans dix ou vingt ans, si nous sommes fidèles, persévérants et nous devons l’être, le paysage des églises chrétiennes du Québec aura changé, chaque village aura son Église et elle sera active. Avant, on sortait les chrétiens des villages pour les amener à gonfler l’assemblée des églises régionales; aujourd’hui, c’est dans leur village que ces chrétiens seront des lumières pour les gens autour d’eux. C’est là le vrai témoignage.

 

On comprend pourquoi, du temps de l’Apôtre Paul, l’Évangile s’était répandue avec une vitesse incroyable, compte tenu des moyens de communication dont Paul disposait à l’époque. L’évangélisation se faisait de bouche à oreille, village après village. Les chrétiens comprenaient leur rôle. Ils étaient des adultes responsables et conservaient précieusement comme un trésor ce qu’ils avaient reçu des enseignements apostoliques. Ils savaient que la prière, la foi en Celui qui fait l’oeuvre (le Saint-Esprit), le témoignage chrétien, le rachat du temps, et l’unité dans le Corps de Christ étaient des acquis essentiels à la propagation de l’Évangile.

 

Ce trésor a été perdu pendant des années, des siècles. Il appartient aux chrétiens de se l’approprier et de le transmettre aux jeunes convertis pour l’amour de Jésus.


La dispersion des chrétiens : dans le plan de Dieu.

 

Des dénominations puissantes qui croyaient que la seule force de l’homme, l’apparence évangélique et l’attrait des bâtiments somptueux pourraient maintenir debout ces églises, se sont trompées. Aujourd’hui, ces églises se vident de leurs membres parce qu’elles ont renié ce qui en fait la force à savoir : la simplicité de l’Évangile qui est en Christ. Ces dénominations n’ont que l’apparence de la piété. À ces églises, Jésus demande de revenir à leur premier amour, et cela, avant qu’il ne soit trop tard.

 

Dans les Actes des Apôtres chapitre 8 verset 1, nous lisons « qu’il y eut ce jour là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem et tous excepté les Apôtres, se dispersèrent... » Dieu a permis cette persécution contre l’Église de Jérusalem afin que les chrétiens se dispersent et amènent le message de l’Évangile à d’autres personnes en d’autres lieux. Autrement, ces chrétiens se seraient endormis dans leur confort comme c’est le cas aujourd’hui. On peut lire, toujours dans Actes 8 verset 4 cette fois, cette confirmation : « ceux qui avaient été dispersés, allaient de lieu en lieu, annonçant la Bonne Nouvelle de la Parole. »

 

Aujourd’hui, les églises régionales n’accomplissent pas le plan de Dieu. Retirer les frères et soeurs des villages, pour grossir les rangs d’une église régionale n’a pas de fondement scripturaire. Les conséquences pour beaucoup de chrétiens sont catastrophiques et l’évangélisation avance à pas de tortue. Cette forme de dispersion que connaissent les églises dénominationnelles est permise par Dieu.

 

Nous croyons que Dieu est en train de former une armée, de ses enfants dans la dispersion. Dieu se cherche des hommes et des femmes qui diront comme Paul : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville et on te dira ce que tu dois faire. » (Actes 9 verset 6). Nous ne pouvons attendre les bras croisés que d’autres fassent à notre place. Voici, le temps est venu. Il nous faut retourner à la Parole de Dieu, à la simplicité de l’Église et de l’Évangile de Jésus-Christ : notre premier amour.

 

Serons-nous prêts à retourner dans nos villages pour Christ ? À y apporter notre coeur et notre âme pour Le servir, apportant le Salut dans la simplicité de l’Évangile à tous ces gens, qui autour de nous, attendent la délivrance promise par Dieu à ceux qui Le cherchent ?

 

À tous les enfants de Dieu dans la dispersion, l’abandon et à tous ceux qui n’ont pas trouvé leur Église d’appartenance, Dieu dit, oeuvrez chez-vous, où un peuple nombreux attend la délivrance.


Un nouveau chapitre des Actes.

 

Ayant compris notre responsabilité face à l’Évangile, il convient de passer aux actes. Peut-être, est-ce pour cela qu’on a appelé ce premier livre de l’histoire de l’Église : les Actes des Apôtres ! Actes, c’est-à-dire actions, activités des Apôtres. Ce livre nous enseigne que les apôtres, les évangélistes, les hommes et les femmes de Dieu ne sont pas restés inactifs. Ils ont agi, ils ont oeuvré. Il appartient à chaque chrétien, chaque chrétienne d’écrire un nouveau chapitre des « Actes », continuant ainsi l’oeuvre amorcée par les Apôtres.

 

Cela se fera dans l’action, par la prière, par la foi et l’assistance du Saint-Esprit. Ce chemin ne sera pas facile. L’ennemi fera tout pour nous empêcher d’agir. Il mettra des doutes dans notre coeur, notre esprit. Il essaiera de nous décourager parfois même, par des frères et des soeurs. L’opposition ne viendra pas des inconvertis mais d’une ou quelques personnes qui se disent enfants de Dieu. Cependant, Jésus a vaincu à la croix et sa Parole dit : « qu’après que vous aurez souffert un peu de temps, (Dieu) vous perfectionnera, Lui-Même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5 verset 10).

 

Notre mission.

 

Que Jésus veuille sauver nos villages, il n’y a pas de doute. La Parole de Dieu est claire à ce sujet. Le Seigneur veut que tous viennent à la repentance et que personne ne périsse. Notre manque de foi, notre manque de consécration, notre manque de connaissance vis-à-vis les Écritures de même que toutes les divisions entre frères et soeurs compromettent l’avancement de l’Évangile dans nos villages. L’Évangile n’a pas été proclamé d’une façon constante dans nos villages et nos villes depuis leur existence. Posez la question : Y a-t’il eu quelqu’un ou un groupe qui a annoncé Jésus au siècle dernier dans votre village ? Quelqu’un qui a marqué une époque, un fou de Jésus (aux yeux du monde) qui parlait de Jésus, exhortant le monde dans nos villages à la repentance ? Je ne crois pas ou si ce fût le cas, ce fou aurait été enfermé dans un asile sur-le-champ. De toutes façons, il n’y a pas si longtemps, la Bible était un livre à l’index et rares étaient ceux qui en possédaient une copie.

 

Ainsi, les Québécois, ont été et sont encore pour la majeure partie, un peuple dans l’ignorance par rapport au Salut gratuit accompli par Jésus. En ce sens, la religion catholique a manqué a ses responsabilités en cachant la vérité et en mettant l’accent sur le salut par les oeuvres. Mais nous qui sommes chrétiens, nous qui avons une Bible, nous qui jouissons d’une grande liberté, nous avons aussi une grande responsabilité : amener les gens, autour de nous, à la connaissance personnelle de Jésus en leur présentant la Bonne Nouvelle.

 

La consécration à Dieu nécessaire.

 

Je crois que Dieu suscitera dans chaque village, chaque ville, des chrétiens, des chrétiennes qui donneront le reste de leur vie à l’avancement de l’Évangile. Des personnes qui porteront à bout de bras leur village pour le présenter à Dieu. Des frères et soeurs qui présenteront à Dieu chaque personne de leur village. Des chrétiens qui prieront, jeûneront, suppliant Dieu de sauver ces gens. Des chrétiens qui garderont ce fardeau dans leur coeur à chaque moment du jour et de la nuit. Des gens luttant dans la prière, disant comme Jacob lorsqu’il luttait avec Dieu : « Je ne Te laisserai point aller que Tu ne m’aies béni » (Genèse 32 v. 26).

 

Dans cette lutte, Jacob avait vu Dieu face à face. C’est seulement par notre consécration totale à Dieu que Dieu pourra agir à travers nous. Nous serons des témoins fidèles si nous nous attachons à Christ laissant de côté tout ce qui pourrait nous distraire de notre vocation.

 

Notre lutte, notre combat est le combat de Dieu. Si nous lisons la Bible soigneusement, nous découvrirons que Dieu donne ses richesses spirituelles, vie et lumière à une seule catégorie de personnes : celles qui désirent ardemment être utilisées par le Seigneur. La véritable puissance est basée sur la mesure du don de notre vie à Dieu. La véritable puissance est basée sur l’intensité de notre amour pour le Seigneur Jésus, sur notre consécration à Dieu. Il faut d’abord laisser Dieu façonner Christ en nous et ensuite, aller parler aux gens de ce Christ que nous connaissons par révélation.

 

Croire en Jésus.

 

Il n’y a pas de recette pour faire l’évangélisation de nos villages. Dieu n’est pas un Dieu de recette ni de solution toute faite. Lorsqu’on lit les Écritures, on constate que la connaissance de Christ, au coeur des inconvertis, se fait selon un plan que Dieu seul tient en réserve. À quelqu’un qui, un jour, demandait à Jésus : « que devons-nous faire, pour faire les oeuvres de Dieu ? Jésus leur répondit: L’oeuvre de Dieu c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé ». (Jean 6 vs 28-29)

 

Ainsi, des gens demandaient à Jésus ce qu’ils devaient faire pour plaire à Dieu; Jésus leur répond qu’ils doivent croire en Lui. Un peu spécial, n’est-ce-pas !

 

Encore une fois, dans l’évangélisation de nos villages il n’y a pas de recette miracle. La seule façon donnée par Dieu est de croire en Jésus, croire que Dieu a tout accompli. Cependant, nous devons Le laisser agir en nous, Lui donner toute la place qui Lui revient. Nous devons être imprégnés de la présence de Christ dans chaque recoin de notre vie et de notre existence. Ce n’est pas humain me direz-vous, mais c’est le chemin biblique pour l’évangélisation et c’est Dieu qui fait cette oeuvre en nous. Ce n’est pas une armée de chrétiens divisés, charnels, ignorant les frères et soeurs du même village qui vont faire avancer la cause de l’Évangile.

 

« Tant qu’il y aura parmi vous des rivalités, des dissensions et des querelles, n’est-ce pas la preuve que vous vous comportez comme tout le monde, comme des hommes irrégénérés ? » (1 Cor. 3 v. 3 -version : La Parole Vivante)

 

Comme dans les Écritures, Dieu se cherche quelqu’un qui fera sa volonté. Dieu travaillera d’abord dans cette personne en façonnant Christ en elle et après, Dieu travaillera au travers cette personne. Ne cherchons pas des moyens artificiels ou humains pour attirer des gens à Christ. Rappelons que l’oeuvre de Dieu, c’est que nous connaissions Jésus, le connaître parce qu’ayant une communion personnelle avec Lui.

 

Souvenons-nous de Marthe et Marie dans Luc 10 vs 38 à 42. Nous avons là des modèles que Jésus nous donne en regard des oeuvres que Dieu attend de nous. Marie était « assise aux pieds du Seigneur et écoutait sa Parole » v 39. Marthe, occupée à toutes sortes de travaux se démenait beaucoup; Jésus dit qu’elle « s’agitait pour beaucoup de choses » v 41. Marthe disait à Jésus : « Seigneur cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir ? » (on aurait proba-blement, comme chrétien, choisit de faire ce que faisait Marthe c’est-à-dire : servir Jésus en faisant beaucoup de travaux.) Jésus cependant, répond à Marthe: « Une seule chose est nécessaire, Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée ».

 

Voilà l’oeuvre que Dieu veut que l’on fasse : croire en Jésus-Christ son Fils, être à l’écoute de sa Parole comme Marie. Marie était un vase entre les mains du Seigneur. Nous aussi, nous devons devenir des vases utiles et donner l’occasion au Seigneur de travailler en nous. Laissons Dieu agir d’abord en nous et après, laissons-Le agir au travers de nous par le Saint-Esprit.

 

À la grâce de Dieu.

 

Les années 1990 furent des années où le Seigneur me confirma à travers sa Parole, la direction qu’Il avait mise dans mon coeur. Il n’y avait plus de doute. L’évangélisation est le devoir de chaque chrétien, chrétienne et ceux-ci appartiennent à l’Église locale de chaque village. Au-delà de cette révélation, je devais chaque jour, chercher comment y parvenir. Il y eut beaucoup de découra-gement. J’ai bien essayé, à quelques occasions au début des années 1990, de m’intégrer à des assemblées chrétiennes existantes et de partager tant bien que mal, à quelques frères et soeurs, ce que j’avais dans mon coeur. Cependant, mes propos ne trouvèrent point d’écho.

 

Je découvris à la lumière de la Parole que ce n’était pas encore le temps de Dieu. J’espérais l’aide, le soutien de quelques chrétiens, une main d’association mais c’était en vain ! Je persévérais, priant le Seigneur, partageant ce feu pour l’Évangile à des frères et des soeurs près de moi et cela lorsque j’en avais l’occasion. Je découvris que ce qui limitait la compréhension de cette façon, de concevoir l’évangélisation, chez les frères et soeurs, c’était avant tout leur attachement aux assemblées en tant que bâtisses. En effet, dès qu’une personne était rejetée par son assemblée, pour une raison ou pour une autre, la compréhension du concept d’Église locale trouvait écho. Les barrières tombaient, les cadres s’estompaient. Dieu donc, créerait un sol propice, une terre propice à la compréhension de ce qu’IL veut pour son Église.

 

C’est Dieu qui fera l’oeuvre. Ayant reçu ces lumières, ces révélations concernant l’évangélisation des villages et de l’Église locale, en prière, ayant reçu la confirmation au travers des Écritures, nous nous devions, ma femme et moi, de mettre les mains à la charrue sans regarder derrière ni attendre l’approbation de qui que ce soit.

 

Nous remercions Dieu, ma femme et moi, de nous avoir gardés du monde pendant toutes ces années. Dieu nous avait réconciliés, nous donnant une même unité de pensée à l’égard de l’évangélisation. C’était un miracle du Seigneur. Jour après jour, pendant des années, le Seigneur avait façonné nos coeurs dans une même pensée, un même zèle pour l’Évangile. Bien sûr, nous nous sentions comme des vermisseaux face à la tâche et à la grandeur du dessein de Dieu pour nos villages. Nous savions cependant que notre faiblesse était notre force, afin que la puissance de Dieu se manifeste. Encore aujourd’hui, il nous faut se le rappeler chaque jour. Dans cette faiblesse, Jésus nous rappelle son soutien : « Ma grâce te suffit » (2 Cor. 11 v 9).

 

Marcher par la foi.

 

Parfois, comme chrétiens, nous avons cette habitude de consulter à droite et à gauche, cherchant une approbation, un signe quelconque. Je crois que c’est très bien d’être à l’écoute des frères et soeurs. Je crois aussi que Dieu peut nous amener à discerner chez un frère ou une soeur, une certaine autorité spirituelle. Il faut aussi savoir la reconnaître, sinon l’examiner. Trop souvent hélas, comme chrétiens, nous avons peur de marcher, nous cherchons un certain appui. Cela nous vient sans doute de notre passé religieux qui nous a toujours incité à dépendre de quelqu’un, à attendre quelqu’un, quelque chose, à diriger notre foi dans les hommes plutôt qu’en Dieu.

 

Quand un jour l’Apôtre Paul fut touché par Dieu, il abandonna son passé religieux. La Bible nous dit qu’il ne consulta ni la chair ni le sang (Galates 1 v. 16). Paul savait que ce qu’il avait reçu, il le détenait de Dieu et non des hommes. Si toi aussi, tu reçois de Dieu, si c’est conforme aux Écritures, alors marche avec cette révélation par la grâce de Dieu.

 

« Vous me trouverez si vous me cherchez de tout votre coeur » (Jérémie 29 v. 13)

 

Commencer et soutenir une oeuvre d’évangélisation dans notre village, est une entreprise noble et combien engageante. Nous devons faire confiance à Dieu et à Dieu seul. C’est Jésus qui a dit : « Je bâtirai mon Église » (Matth. 16 v.18). Nous devons marcher ayant cette foi en l’oeuvre accomplie par Jésus-Christ. Jésus, le Rocher, voilà la fondation de toute oeuvre d’évangélisation.

 

Je sais qu’il nous faudra ébranler les colonnes de la « religiosité » chez les habitants de notre village. Je sais que nous devons mettre en lumière l’état spirituel de chaque habitant de notre village en le confrontant, à la Parole immuable de Dieu. Nous savons aussi que seule la Vérité peut libérer, affranchir et qu’il faut par conséquent, La proclamer. Il n’est pas question de reculer ni même de céder un pas au doute ou au manque de foi.


Évangélisation : notre champ d’action.

 

« Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16 v. 15)« La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » (Luc 7 v. 22).

 

Il existe une croyance chez beaucoup de chrétiens disant que l’évangélisation doit se faire presque uniquement dans des pays étrangers. Pourtant, lorsque l’on regarde autour de nous, nous voyons toute une population qui ne connaît pas le Seigneur. Aller parler de Jésus à des peuples lointains, c’est très bien ! Cependant, laisser la population de nos villages, de nos villes dans l’ignorance est un grave manquement de la part des chrétiens. Réalisons que le Québec vient en tête de liste des pays peu évangélisés.

 

Beaucoup de chrétiens, dans le but d’éviter la croix et de se donner une conscience libérée, répètent que « nul n’est prophète dans son pays ». Je crois qu’il ne faut pas se justifier de ne pas oeuvrer en adoptant une telle attitude. Si nous le faisons, nous condamnons nos familles, nos voisins, nos amis à ne jamais connaître Jésus. Nous devons ouvrir notre bouche, nous devons parler de ce Jésus que nous connaissons, nous devons proclamer avec foi et assurance l’Évangile autour de nous. Notre champ, c’est d’abord bien sûr notre maison, notre famille mais c’est aussi nos voisins, notre rue, notre village, notre ville.

 

Ne limitons pas le Seigneur par un manque de foi. Jésus n’a t-Il pas dit qu’Il serait avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde ? (Matthieu 28 v. 20). Marchons donc dans ses traces. Allons vers ceux qui sont perdus, ceux qui attendent en silence la délivrance. Jésus nous dit d’aller vers les nôtres, de leur raconter tout ce que le Seigneur nous a fait et comment Il a eu pitié de nous. (Marc 5 v. 19) Comme Jésus, soyons « émus de compassion devant cette foule qui n’a rien à manger » (Marc 8 v. 2). Donnons-leur la nourriture spirituelle qui est la Parole de Dieu.

 

Proclamer l’Évangile, c’est un privilège que Dieu nous donne. Si nous le faisons avec foi et amour, en nous appuyant sur l’oeuvre accomplie de Jésus, nous ne travaillerons pas en vain. Ce privilège, celui de gagner des âmes à Christ, est l’oeuvre de toute une vie. Jour après jour, nous devons intercéder au trône de notre Père, Le suppliant de révéler Jésus à ceux qui nous entourent.

 

Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier. (Matthieu 24 v. 14)

 

À l’automne 2001, soit après plus de 10 ans au désert, nous avons (ma femme et moi) amorcé une oeuvre d’évangélisation dans notre village. Ce désir brûlait dans nos coeurs depuis des années. Le Seigneur nous avait montré, en prière qu’Il voulait sauver notre village. À ce sujet, nos convictions grandissaient de jour en jour. Seul le manque de foi dans les promesses de Dieu pouvait faire obstacle à ce projet. Nous voulions aller de l’avant et cela au plus tôt.

 

Combien de personnes dans les dix dernières années (dans notre village), c’est-à-dire des parents, des amis(es), des êtres chers, des connaissances la plupart âgées sont mortes, sans espérance. La seule espérance que ces personnes avaient, c’est qu’elles passeraient en jugement devant Dieu et cela sur le seul principe de leurs mérites. Triste espérance, lorsqu’on considère que nulle personne ne sera justifiée par les oeuvres (Galates 2 v. 16).

 

Combien de personnes étaient mortes sans connaître leur Sauveur. Nous pouvions essayer d’ignorer ces tragédies spirituelles, essayer de fermer les yeux sur ces gens qui mourraient sans connaître Christ, nous n’en étions pas capables. Souvent, lorsque nous étions informés qu’une personne de notre village était malade ou mourante, nous nous empressions d’aller la visiter et si possible, lui parler de Jésus. Cette terre dans laquelle tombait la semence de la Parole de Dieu était dure, aride, desséchée, presque imperméable. Cette terre n’avait pas été préparée, labourée, retournée par la Parole de Dieu annoncée. Ces gens n’avaient peu ou pas entendu parler de Jésus auparavant. Ils n’avaient pas entendu parler du pardon des péchés et de la vie éternelle. Ignorant ces choses, comment auraient-ils pu comprendre que Jésus les aimaient ?

 

L’odeur de Jésus-Christ, une odeur de vie ne s’était pas rendue jusqu’à eux par le témoignage chrétien. Ces gens avaient espéré pendant des années des paroles de vie, mais personne ne les avait prononcées. Peut-être dira-t-on : « Oui mais Dieu parle au coeur ! » Bien sûr et je crois que beaucoup de gens seront sauvés, dans les temps d’ignorance, par la seule révélation divine, au coeur de celui qui cherche. Mais Dieu dit aussi : « Comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? » (Romains 10 v. 14).

 

Qui ira prêcher à ces gens ? Qui viendra ? Nous chrétiens, nous devons comme Paul dire : « Seigneur que veux-tu que je fasse ? » (Actes 9 v. 6) nous devons être des volontaires, des chrétiens responsables, qui marchent dans les traces de ces héros, dont nous pouvons voir l’engagement dans l’épître aux Hébreux, chapitre 11. Ainsi, prêcher, c’est avant tout annoncer l'Evangile aux inconvertis.

 

Prêcher, c’est aussi transmettre à autrui, ce que Dieu nous a enseigné dans notre propre existence. Devons-nous attendre le missionnaire d’outre-mer ? Non ! Nous devons parler de Jésus, L’annoncer. Nous devons remuer cette terre d’incrédulité et d’ignorance que compose le coeur de tout homme. Nous devons labourer, arroser cette terre et semer la bonne Parole de Dieu. Où est le peuple de Dieu ? Il est là où tu demeures, là où je demeure. Quelque part dans ces villages, ces villes, le peuple de Dieu est là.

 

Dieu dit dans Osée 4 v. 6 : « Mon peuple est détruit parce qu’il lui manque la connaissance. » Nous ne pouvons ignorer la responsabilité que nous avons comme chrétiens, de proclamer la Parole de Dieu. Cela prenait de plus en plus de place dans nos coeurs. Chaque fois que quelqu’un mourrait, nous ressentions une grande tristesse. C’était comme si ces âmes glissaient entre nos doigts. Ces personnes qui étaient attachées à la religion, ne connaissaient pas véritablement l’oeuvre de Jésus-Christ.

 

Quelle tristesse de voir ces gens mourir sans connaître Jésus ! Quelle tristesse d’entendre les cloches (les glas) annoncer la mort de quelqu’un, le passage dans l’au-delà d’une âme perdue sans Christ ! Ces cloches auraient dû annoncer la joie, la délivrance par la résurrection de Jésus-Christ. Pour ces personnes, il n’y avait plus d’espérance, c’était terminé. Le jour du salut était passé et n’avait pas été saisi. Mais pour les personnes qui restent, il y a encore de l’espoir. Comme chrétiens, nous devons nous soucier de ces gens, leur annoncer la Bonne Nouvelle. Nous devons supplier Dieu de bénir, de sauver ces gens. Cela nous devons le faire tous les jours de notre existence et tant qu’il y aura un souffle de vie.

 

Ces paroles de Jésus nous revenaient : « Ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez le sur les toits. » (Matthieu 10 v. 27). Combien Jésus veut que nous ouvrions notre bouche. Nous ne devions plus attendre. Il fallait se lancer dans l’oeuvre, jeter le filet, devenir des pêcheurs d’hommes. Tous ces gens étaient endormis à cause de la religion, à cause de la répétition des rituels religieux. Saisissant avec foi l’oeuvre accomplie par Christ, nous avons mis les mains à la charrue, avec l’assurance que les forteresses religieuses ont été renversées à la croix.

Publié dans Reflexions et Etudes

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